Saturday 7 September 2013

Courte correspondence avec Vincent Reynouard, sur Oradour et Wajsblat

HGL à Vincent Reynouard
Envoyé le : Jeudi 26 avril 2012 16h04
Objet [constant]: j'avais écrit sur Oradour selon la thèse officielle, voici qu'un commentaire donne le lien vers la votre
deretour : Oradour sur Glane et Christianstad, pourquoi je suis Catholique
http://hglundahlsblog.blogspot.fr/2011/02/oradour-sur-glane-et-christianstad.html

____________________
Vincent Reynouard à HGL
jeudi 26 avril 2012 18h33
Cher Monsieur,

Un grand merci pour votre message.

Je suis agréablement surpris d'apprendre qu'une personne qui me paraît neutre me cite. Votre honnêteté intellectuelle vous honore.

Avec toute ma sympathie,

Vincent Reynouard
______________________
HGL à Vincent Reynouard
jeudi 26 avril 2012 19h44
Neutre n'est pas trop dire.

Je suis à peu près à cheval entre les deux thèses. Les arguments chimistes me convainquent (jusqu'à bon argument pour le contraire), mais je respecte aussi les témoignages (celui de la résistante est autre chose, elle avait à protéger ses camérades et n'était pas retorse de noircir l'ennemi).

J'avais considéré la possibilité que des meurtres réels y compris par gazages ont été perpétrés comme snuff-movies (vous connaissez le mot? c'est quand les morts dans un cinéma ne le sont pas que sur le film) entre des meurtres prétendus et menaces le tout arrangé pour rendre les prisonniers plus dociles - et le but réel étant "pédagogique", à changer la mentalité juive.

deretour : YOU do the mathematics.
http://hglundahlsblog.blogspot.fr/2010/04/you-do-mathematics.html


deretour : pie xii face aux nazis (livre)
http://hglundahlsblog.blogspot.fr/2009/03/pie-xii-face-aux-nazis-livre.html


Regardez par exemple les témoignages (récemment parus) de Joseph Weissmann et de Jozef Wajsblat: il me semble qu'on ait arrangé qu'ils survivent et qu'ils se croient les deux issus d'un danger mortel très imminent. Ainsi ils ont été à l'époque plus dociles. L'horreur cité sur les pages 213 et 214 du livre n'a pas été la routine avec tous les prisonniers. Mais il y a eu ça aussi. Et ainsi de suite avec une grande créativité de variation, entre tueries réelles et "ils ont été tués" sans substance.

Petit j'ai rencontré sur un train vers Prague (entre Suède et Autriche, changement de train et une journée de tourisme à Prague) un homme ayant été tatoué avec un A-et des chiffres - il me disait qu'à Auschwitz "on tuait les gens" et je ne crois pas forcément qu'il mentait, mais on a pu le tromper délibérement.

Ça vous parait fou?
_________________________
Vincent Reynouard à HGL
vendredi 27 avril 2012
Cher Monsieur,

Un grand merci pour votre message.

Si j'ai bien compris ce que vous avez écrit, vous me soumettez l'hypothèse que les Allemands auraient commis quelques crimes à très petite échelle et auraient volontairement laissé des témoins pour que ceci parle aux autres, ce qui aurait eu pour effet de calmer les foules juives.

Cette thèse n'a rien d'absurde, évidemment. Est-elle vraie ? Personnellement, je ne le crois pas. Il est évident qu'un certain nombre de "survivants" (comme Jo Wajsblat) ont affirmé être sorti d'une "chambre à gaz". Dès juin 1945, la presse a parlé d'un petit enfant, Lazare, qui aurait vécu une histoire semblable. Cette histoire en a inspiré beaucoup d'autres après. Wajsblat est cependant un menteur car il prétend montrer aux enfants un savon "fait de graisse humaine" avec l'inscription allemande "bonne graisse juive". Or, tous les historiens aujourd'hui s'accordent à dire qu'il s'agit d'une simple rumeur. Je pourrais citer d'autres exemples, mais ce n'est pas important.

Que les Allemands aient fusillé de nombreux juifs, notamment à l'Est dans des actions de représailles et d'intimidation reste évident. Mais cela n'accrédite pas la thèse du génocide et des chambres à gaz.

Avec toute mon amitié,

Vincent Reynouard
______________________
HGL à Vincent Reynouard
vendredi 27 avril 2012
"Wajsblat est cependant un menteur car il prétend montrer aux enfants un savon 'fait de graisse humaine' avec l'inscription allemande 'bonne graisse juive'. Or, tous les historiens aujourd'hui s'accordent à dire qu'il s'agit d'une simple rumeur."

a) À supposer qu'il s'agit absolument d'une mensonge, Wajsblat peut en être dupe. Il ne dit pas qu'il se limite à montrer ou raconter ce qu'il a vu lui-même en fonction, que je sache.

Il ne dit par exemple pas avoir vu un gazage réel, juste d'avoir été dans une chambre à gaz. Sauvé par le fait que Dr Mengele se fâchait et le sauvait avec les 49 autres. Il ne dit pas avoir vu comment les 600 étaient gazés. Mon propos est que "Mengele" se fâchait 13 fois ce jour, laissant à chaque groupe de 50 l'impression d'être les seuls survivants.

b) "Tous les historiens" partent du constat que ça ne se soit pas fait à grande échelle, car alors on aurait trouvé des traces importantes matérielles ou dans les mémoires des impliqués: selon mon hypothèse ils ont pu faire ça (et aussi brûler des gens vifs dans les crématoires comme le rappelle Wiesel, et aussi varier l'étoile jaune pour un J jaune et aussi laisser mourir lentement un bloc en typhus en les empêchant de se faire l'hygiène) à petite échelle, précisement pour cet effet d'horreur et pour plus surement pouvoir manipuler les captifs.

"Tous les historiens" c'est à peu près les mêmes gens qui nient telle ou telle horreur faite à tel ou tel martyr, puisque ce n'était pas la peine prévue: dans les deux cas ils partent de la présomption d'une routine suivie assez de près. Une présomption qui ne vaut pas forcément pour les Romains encore payens avant Constantin, Théodose et Justinien, et qui ne vaut pas forcément pour des néopayens parmi les nazies. Car il en avait.

Notons que par petite échelle j'entends suffisemment petite pour que tous les allemands impliqués dans les camps ne soient pas pleinement au courant. Un bon catholique a par exemple pu être tenu vers la garde d'autre prisonniers à garder intacts (tels qu'à Dachau Kreiski, Schuschnigg, Nikolaj Velimorivic) ou aux opérations militaires.
_____________________
Vincent Reynouard à HGL
vendredi 27 avril 2012
Cher Monsieur,

Un grand merci pour votre message.

1/ Sachant que les "chambres à gaz" n'ont pas existé et que c'est une impossibilité physique, Wajsblat reste un menteur. L'affaire du savon humain en graisse humaine est un simple bobard de guerre dénoncé depuis longtemps par les révisionnistes avant les historiens.

2/ Si cela vous fait plaisir, vous pouvez croire que, à petite échelle, les Allemands ont fait des atrocités. Brûler des gens dans des crématoires, laisser volontairement des gens mourir de faim, etc. Personnellement, je n'y crois pas. Qu'il y ait eu des crimes et des abus, je pense aux expériences sur des cobayes humains, c'est indéniable. Mais cela reste sans rapport avec un génocide planifié à grande échelle. Personnellement, c'est tout ce qui m'intéresse : il n'y a pas eu de génocide des juifs planifié à grande échelle. Le reste, savoir si ici ou là, il y a pu y avoir des exactions ponctuelles, cela ne m'intéresse guère.

Avec toute ma sympathie,

Vincent Reynouard
________________________
HGL à Vincent Reynouard
samedi 28 avril 2012
Je ne crois pas non plus à un génocide à grande échelle. Sauf peut-être contre recalcitrant vis-à-vis rééducation et de la suite un peu la même chose contre Palestiniens.

Une chambre à gaz est une impossibilité physique pour ce qu'il y a de réutiliser cinq minutes ou une demi-heure après, ou alors on aurait du brûler le gaz restant, mais pour ce qu'il y a de faire démonstrations de pouvoir par gazages isolés, ce n'est pas démontré impossible, et encore moins pour faire rentrer des gens qui croient qu'ils vont être gazés mais qui de la suite ne le sont pas - comme en occurrence Wajsblat. Après, il a peut-être trop peu de critique envers ce qu'il a entendu dans le camp, ça ne démontre pas qu'il ment sur ce qu'il a vu.

Ma théorie est qu'il a cru que juste cinquante ont été sauvés par une colère très spontanée, inexplicable, irrationnelle de Dr Mengele, tandis que celui-ci ou autres jouant le même rôle (essentiel pour qu'un seul puisse être bouc émissaire) ont "sauvé" d'un menace tout fictice de gazage les treize fois cnquante en se mettant treize fois dans une colère théatrale.

Wajsblat serait alors de bonne fois.

Vrai but: refaire "un peuple fier de ses sages" ou "de ses marchands"* en "un peuple fier de ses guerroyers"* ou "de ses paysans", fonder quasiment le tsahal et les kibbutzim (oui, les Nazies et les Zionistes ont eu de la collaboration). Aussi - vu que Yad Vashem ont une liste longue de 3.400.000 de "morts" - plutôt "morts ou désapparus" - parsemer l'Occident avec crypto-juifs.

* tv-tropes : Proud Merchant Race
http://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/Main/ProudMerchantRace

_________________________
Note:
quand à la courtoisie, il a trouvé que chaque mail constitue une lettre qui doit être signé, moi qu'on était en train de faire quasi une conversation et que chaque message constitue une replique - donc pas besoin de se saluer à chaque fois. J'espère ne pas lui avoir exaspéré par là. J'espère aussi que Wajsblat ne soit pas trop fâché du fait que je le crois trompé sur des choses.
_________________________
Autre note:
Bernard Antony hier:

L'AGRIF propose donc que soient désormais unis dans la même mémoire et la même repentance les souvenirs d'Oradour-sur-Glane et des Lucs-sur-Boulogne.


Un petit hic: avec les Lucs-sur-Boulogne 28 février 1794 on ne peut pas prétendre que les Vendéens aient pu se mettre un accident de dynamite dans une église pour ensuite noircir la mémoire de l'adversaire en leur endossant la culpabilité d'un massacre - car telle est la thèse que Vincent Reynouard porte sur Oradour. D'un côté la dynamite n'était pas encore inventée, d'un autre les Vendéens n'ont pas été victorieux et si le massacre est connu c'est ... je laisse le mot à un article de la wikipédie:

Le déroulement du massacre fut contesté par plusieurs historiens. Le dossier a été rouvert par l'historien Jean-Clément Martin, spécialiste de l'histoire des guerres de Vendée et surtout de la persistance de la mémoire du drame depuis deux cents ans. Pour lui, non seulement il paraît difficile d'affirmer qu'il n'y eut qu'un seul massacre, mais tout permet au contraire de penser qu'il y eut une multiplicité de combats entremêlés sur toute la paroisse des Lucs durant plusieurs mois de 1794. Les victimes mêlent à la fois femmes, vieillards, enfants et combattants tombés les armes à la main.

Il explique qu'aux Lucs, la « liste dressée en 1794 comptabilise manifestement l'ensemble des habitants tués depuis 1789, alors que toute une tradition veut la voir comme le résultat d'un massacre unique commis en deux jours de février 1794. Les conclusions sont évidemment fort divergentes selon la lecture adoptée ».

Il a été suivi dans cette voie par Paul Tallonneau.

De son côté, le professeur de littérature Pierre Marambaud, appuyé sur différentes archives (paroissiales et des armées), ainsi que certaines lettres émanant de soldats présents lors des faits, soutient la thèse d'un massacre unique le 28 février 1794. Il considère que ce massacre englobe non seulement les Lucs (qui à l'époque comprenait le Grand Luc et le Petit Luc où s'élève la chapelle commémorative), mais aussi les hameaux et métairies des alentours.


Les notes 4 - 7 se trouvent sur cette partie de l'article:

  • Jean-Clément Martin, Le Massacre des Lucs, Vendée 1794 (en collaboration avec Xavier Lardière), Geste Éditions, La Crèche, 1992
  • Jean-Clément Martin, Violence et Révolution. Essai sur la naissance d'un mythe national, éditions du Seuil, 2006
  • Paul Tallonneau, Les Lucs et le génocide vendéen : comment on manipule les textes, Hécate, 1993
  • Marambaud 1993, p. ?
    =Pierre Marambaud, Les Lucs, la Vendée, la Terreur et la Mémoire, Éditions de l'Étrave, 1993, 228 p. (ISBN 2909599124)


Ah bon ... si, Bernard Antony avait raison. Il y a eu une controverse sur les Lucs aussi. Vincent Reynouard à sa contrepartie en Jean-Clément Martin!

2 comments: